On savait, au vu de son amitié avec Michel Tomi (surnommé « le parrain des parrains ») que l’ancien patron de la DCRI sous Sarkozy, Bernard Squarcini, cultivait les relations "particulières". On a récemment appris qu’après avoir été remercié, il s’est mis à son compte et au service du dictateur congolais alors que ce dernier préparait sa "réélection". Croyant savoir qu’un « mouvement insurrectionnel » visant à « déstabiliser » Denis Sassou Nguesso était en préparation, il fournit aimablement « le nom des opposants, leurs conseils en France, leur plan d’action » à « Jean-Dominique Okemba, le Monsieur Sécurité de Sassou Nguesso, qu’il connaît de longue date ». « Est-ce à cause de cette mise en garde que le gouvernement de Brazzaville coupe toutes les liaisons téléphoniques et les échanges internet au moment du scrutin ? », se demandent les journalistes du Nouvelobs.com (13/07).
Par ailleurs, visé par différentes enquêtes, Squarcini a fait l’objet de plusieurs perquisitions au cours desquelles les enquêteurs ont eu la surprise de découvrir « des rapports classés secret-défense (...), des notes sur des personnalités politiques de tout bord, des pièces de procédures judiciaires couvertes par le secret de l’instruction » et « la trace de nombreux échanges avec des policiers soumis au secret professionnel ». Certains documents confidentiels concernent notamment « l’intermédiaire libanais Ziad Takieddine et la Libye », mais aussi « une synthèse estampillée "secret-défense" » concernant « un haut fonctionnaire français. Dans quel but et comment l’ex-directeur de la DCRI a-t-il récupéré ces informations classifiées ne relevant pas de son service ? Afin de faire la lumière sur ces découvertes, le parquet de Paris a déclenché plusieurs en quêtes préliminaires, notamment pour "recel de violation du secret professionnel" et, surtout, "compromission du secret de la défense nationale". » Parions qu’avec autant de dossiers, même conservés aussi imprudemment, l’ancien espion de Sarkozy ne sera pas trop inquiété...