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La production alimentaire mondiale (communiqué de la FAO).

Jacques Diouf lance un appel pour une deuxième révolution verte.

Publié le novembre 2006 - François Lille, Pierre Caminade

NATIONS UNIES, SEPTEMBRE 2006 / LA PRODUCTION ALIMENTAIRE MONDIALE (COMMUNIQUE DE LA FAO) __Jacques Diouf lance un appel pour une deuxième révolution verte -

Le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf, a lancé, le 13 septembre 2006, un appel en faveur d’une deuxième "révolution verte" qui permettrait de nourrir une population mondiale croissante tout en préservant les ressources naturelles et l’environnement.

Dans un discours prononcé à San Francisco devant le World Affairs Council de la Californie du Nord, Jacques Diouf a souligné qu’un effort international majeur sera requis au cours des prochaines décennies pour nourrir le monde lorsque la population mondiale passera, dans quelques années, de 6 à 9 milliards de personnes. "On pourrait l’appeler la deuxième révolution verte", a ajouté le directeur de la FAO.

"La première révolution verte, celle des années 1950 et 1960, avait permis de doubler la production alimentaire mondiale en mettant le pouvoir de la science au service de l’agriculture, mais elle comptait sur l’utilisation abondante d’intrants, notamment l’eau, les engrais et les pesticides", a-t-il rappelé.

"La tâche qui nous attend sera plus dure", a-t-il poursuivi. "Non seulement il faudra obtenir, d’ici à 2050, un milliard de tonnes de céréales de plus par an, mais il faudra le faire alors que la base des ressources en eau et en terre est en régression dans plusieurs régions du monde et que l’environnement est de plus en plus menacé par le réchauffement mondial et le changement climatique".

La FAO peut jouer un rôle fondamental pour l’avènement d’une telle "révolution", a-t-il souligné. "Les investissements dans l’agriculture sont généralement faibles dans l’ordre des priorités des politiques qui sont d’ordinaire plus intéressés par la rentabilité à court terme », a-t-il encore souligné, avant d’ajouter que nous "nous ne pouvons plus nous permettre pareille négligence alors que notre avenir est en jeu".

Selon Jacques Diouf, la nouvelle "révolution verte" devra être axée davantage sur "l’utilisation sage et plus efficace des ressources naturelles disponibles plutôt que sur l’introduction de nouvelles variétés plus performantes de blé ou de riz".

A cet égard, il convient de rappeler que des tests effectués par la FAO depuis 2000 dans plusieurs pays en développement ont permis de démontrer que des rendements plus élevés de l’ordre de 30% pouvaient être obtenus grâce à la gestion intégrée des cultures. "Cela peut sembler incroyable, mais nous sommes aujourd’hui en mesure de produire plus avec moins d’eau", a fait remarquer le chef de la FAO.

"Le développement agricole durable est la clé pour augmenter la production tout en préservant les ressources naturelles", conclut l’agence des Nations unies.

LE COMMUNIQUE DE LA FAO

Il faut s’efforcer de nourrir des milliards de personnes tout en préservant l’environnement 13 septembre 2006, San Francisco/Rome - M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, a lancé un appel aujourd’hui en faveur d’une deuxième Révolution Verte qui permettrait de nourrir une population mondiale croissante tout en préservant les ressources naturelles et l’environnement.

Dans un discours prononcé à San Francisco devant le World Affairs Council de la Californie du Nord, M. Diouf a souligné notamment qu’"un effort international majeur sera requis au cours des prochaines décennies pour nourrir le monde lorsque la population mondiale passera, dans quelques années, de 6 à 9 milliards de personnes. On pourrait l’appeler la deuxième Révolution Verte".

La première Révolution Verte, celle des années 1950 et 1960, avait permis de doubler la production alimentaire mondiale en mettant le pouvoir de la science au service de l’agriculture, mais "elle comptait sur l’utilisation abondante d’intrants, notamment l’eau, les engrais et les pesticides", a rappelé M. Diouf.

"La tâche qui nous attend sera plus dure", a-t-il ajouté. "Non seulement il faudra obtenir, d’ici à 2050, un milliard de tonnes de céréales de plus par an, mais il faudra le faire alors que la base des ressources en eau et en terre est en régression dans plusieurs régions du monde et que l’environnement est de plus en plus menacé par le réchauffement mondial et le changement climatique".

La rôle de la FAO

La FAO, en tant qu’agence spécialisée des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, peut jouer un rôle fondamental pour l’avènement d’une telle Révolution Verte, a fait valoir M. Diouf. Il convient de commencer au niveau du village et dans les pays en développement, a-t-il indiqué.

"Les investissements dans l’agriculture sont généralement faibles dans l’ordre des priorités des politiques qui sont d’ordinaire plus intéressés par la rentabilité à court terme", a affirmé M. Diouf. "Mais nous ne pouvons plus nous permettre pareille négligence alors que notre avenir est en jeu".

Des signes tangibles

"Toutefois, on note des signes tangibles dans ce sens aussi bien au niveau national qu’au plan international. Par exemple, les leaders africains ont décidé de porter à 10% du budget national les allocations en faveur de l’alimentation et de l’agriculture. Et les prêts de la Banque mondiale en faveur de l’agriculture et du développement rural, qui étaient en régression, viennent d’entamer le chemin inverse", a fait observer le Directeur général de la FAO.

Et M. Diouf de noter que 100 millions de personnes ont été forcées à migrer du fait de la désertification et de la dégradation des sols alors que les réserves en eau ont atteint des niveaux inquiétants dans des régions de production clé comme l’Inde et la Chine.

La nouvelle Révolution Verte sera axée davantage sur l’utilisation sage et plus efficace des ressources naturelles disponibles plutôt que sur l’introduction de nouvelles variétés plus performantes de blé ou de riz, a encore dit en substance M. Diouf.

Produire plus avec moins d’eau

A cet égard, il convient de rappeler que des tests effectués par la FAO depuis 2000 dans plusieurs pays en développement ont permis de démontrer que des rendements plus élevés de l’ordre de 30% pouvaient être obtenus grâce à la gestion intégrée des cultures.

"Cela peut sembler incroyable, mais nous sommes aujourd’hui en mesure de produire plus avec moins d’eau", a déclaré M. Diouf. Le développement agricole durable est la clé pour augmenter la production tout en préservant les ressources naturelles.

Dans ce monde global, les destinées des pays en développement et des pays développés sont liées. Et la FAO continuera à ne ménager aucun effort pour relever les défis, a encore dit M. Diouf.

« Sources : Nations unies, New York et Rome, septembre 2006. »

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