Auditionné par la Commission de la défense
de l’Assemblé nationale, le 16 avril dernier,
sur « la politique de la France au Rwanda »,
Hubert Védrine confirmait une information
capitale. Interrogé par le député socialiste
Joaquim Pueyo qui lui demandait : « Est-ce
que la France a livré des munitions aux
forces armées après le début du génocide ?
A quelle date ? », l’ancien Secrétaire général
de l’Élysée répondait : « il est resté des
relations d’armement et c’est pas la peine de
découvrir sur un ton outragé qu’il y a eu des
livraisons qui se sont poursuivies : c’est la
suite de l’engagement d’avant (…). Ça n’a
jamais été nié, ça » (Cf. transcription
complète dans Billets n°235, mai 2014).
Mais la transcription écrite officielle de
l’audition d’Hubert Védrine sur le site de
l’Assemblée nationale [1] devient : « La France
a livré des armes à l’armée rwandaise à
partir de 1990 (…). Cela n’a donc pas de
sens de dénoncer ces livraisons d’armes sur
un ton outragé, ni de les présenter comme
une politique conduite en sous-main.
Personne ne les a jamais niées ! ». D’une
question et une réponse sur la livraison
d’armes « après le début du génocide », on
glisse à des livraisons « à partir de 1990 »,
sans préciser quand elles s’arrêtent. La
technique du flou pour éviter une
incrimination juridique de complicité de
génocide…