Survie

Togo, Juin 2005 - 4 : Je rentre du Togo et je n’en reviens toujours pas !

(mis en ligne le 1er juin 2005)

Témoignage d’Ardiouma Sirima,
membre du bureau de Survie

Une utopie en action...
Réuni le 12 mars 2005 à Paris, le conseil d’administration de Survie-France, après une analyse des enjeux de la situation pré-électorale au Togo décidait « de l’envoi d’une équipe chargée de relayer en temps réel les informations sur le scrutin relayées par la société civile et les démocrates togolais ».
D’intenses préparatifs sont alors engagés par l’équipe parisienne de Survie autour de la déléguée du président en vue d’intéresser d’éventuels partenaires associatifs à cette Mission.
Grâce à la précieuse contribution d’un sympathisant de l’association en Allemagne et de militants de Survie dans l’Hexagone des contacts sont pris tous azimuts pour constituer une délégation d’ONG au niveau européen  [1]. Informée de l’initiative, la Fédération Française des Clubs UNESCO y apporte sa caution politique lors de son conseil d’administration des 9 et 10 avril. La réunion de Bureau de Survie-France du 22 avril 2005 apporte les derniers éléments décisifs pour finaliser le projet.
La rencontre du 23 avril à Ouagadougou avec le président de l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH) donne à la démarche un cachet politique de taille : une Lettre de Mission prenant appui sur l’accord du 30 mars 2005 signé par M. Boissey Kokou Tozoun (ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Togo) autorisant l’observation du scrutin du 24 avril 2005.

Quatre jours au cœur du berceau de l’anti-démocratie africaine

Samedi 23 avril : Arrivée aux environs de 20h à Lomé. Il fait 28 degrés, soit 12 degrés de moins qu’à Ouagadougou. Je me prends à rêver que cette douceur de la température va imprégner et faire baisser le climat social du pays. Mais dès l’aéroport mon optimisme est vite contrarié. Lors des formalités d’usage, la nervosité est perceptible au niveau des agents de la police des frontières. L’un d’eux fouille mes bagages à la recherche d’un journal togolais. « Je n’ai pas de journal togolais lui ai-je dit, je viens juste d’arriver ! ». Il me laisse passer. Quelle tournure aurait pris mon séjour au « pays du timonier » si l’agent zélé avait vu au fond de mon sac la demi-douzaine d’exemplaires du livre de Gilles Labarthe, Le Togo, de l’esclavage au libéralisme mafieux, que j’amenais de Paris pour des amis togolais ?
Mon hôte est plutôt serein et veut être optimiste malgré l’atmosphère un peu lourde qui plane sur Lomé. Jusqu’à son domicile, nous traversons une ville apparemment calme... Sitôt mes affaires rangées dans la chambre qui vient de m’être attribuée dans ce Centre d’Accueil au cœur de la ville, je rencontre autour d’un pot de bienvenue les amis togolais qui vont m’accompagner lors de ce bref séjour dans le berceau de l’anti-démocratie africaine. Dans leurs propos, les signes d’un élan populaire en faveur du changement sont palpables.
Malgré le bref délai de « préparation » de ce scrutin de tous les dangers et de tous les espoirs, les acteurs de la Société Civile avec qui je bavarde jusqu’à une heure avancée de la nuit semblent fin prêts pour surveiller les élections sur l’ensemble du territoire. Faisant ainsi fi d’un code électoral vite ficelé par les tenants du pouvoir, qui n’autorise que des observateurs internationaux...

Dimanche 24 avril : Une journée historique ! Lomé se réveille drapée d’une légère bise matinale. De ma fenêtre je vois passer du monde, par groupes de cinq à dix personnes. Ils devisent dans une langue que je ne comprends pas. Par moments j’arrive à capter quelques bribes de phrases en français. En compagnie d’un de mes amis, je me joins à la foule. Nous arrivons devant une cathédrale bondée de monde. Il n’y a pas assez de place à l’intérieur. Je décide de rester là, à l’extérieur de l’imposante bâtisse, au milieu des dizaines de Togolais pour partager leur instant de recueillement.
C’est alors qu’arrive, sans que je ne m’y attende, un des moments forts de mon séjour togolais : l’homélie du prêtre officiant cette messe des grands jours. Le prélat togolais dans des propos d’un courage, d’une clarté et d’une vigueur exemplaires s’adresse à son auditoire : « le Togo est en ce grand jour face à son destin... les chrétiens à l’image de tous les fils et toutes les filles de notre cher pays sont appelés à accomplir un acte citoyen décisif pour notre devenir national : choisir le président de la République. Chers frères, chères sœurs, abordons ce moment historique sans peur, sans crainte. N’ayons pas peur d’ouvrir la voie à un chemin nouveau... » Ces paroles ont longtemps résonné dans mes oreilles et me sont revenues brutalement en mémoire au moment où, quelques heures plus tard dans la journée, les premières balles assassines vont crépiter, annonçant la phase ultime du hold-up électoral.
Après ce « bain de foule » matinal imprévu, j’ai retrouvé aux environs de 10 heures mes camarades togolais pour prendre connaissance de notre feuille de route d’observateurs indépendants. Après une rapide visite du quartier institutionnel de Lomé et du célèbre quartier de Bè où deux jeunes ont rejoint notre équipée, nous avons commencé notre mission d’observation par deux bureaux de vote à Lomé : à ces deux lieux de vote nous avons constaté une forte mobilisation des électeurs et l’absence du registre des nouveaux inscrits. Aux environs de 11 heures, nous quittons la capitale pour une excursion dans l’arrière pays. Nous empruntons le principal axe routier du pays, la route internationale vers le Bénin, et passons par le port délabré et pollué de Lomé. Le Vice-Président de la LTDH, chef de notre expédition, nous explique le pillage éhonté du port par les dignitaires de la dictature des Gnassingbé « les recettes quittent le port pour atterrir directement au Palais à Lomé  [2]. Au Togo, il n’y a pas de Trésor Public digne de ce nom. Dans cette manne, Le Timonier puisait pour ses propres besoins, arrosait ses nombreux amis et courtisans. Chirac a régulièrement financé ses campagnes électorales en France en puisant dans son butin togolais... »
Direction Aneho , la première capitale du pays à la fin du 19ème siècle. Là aussi, la population est sortie nombreuse pour voter. Nous visitons un Centre de vote, saluons les présidents des bureaux de vote et les assesseurs, demandons si tout le matériel électoral est disponible. À la différence de Lomé, ici il n’y a pas problème avec les registres des nouveaux inscrits. Avant de prendre congé, nous sommes invités par les superviseurs togolais du scrutin à laisser nos coordonnées : des informations utiles à rapporter au moment de dresser le procès verbal. Avant de poursuivre notre observation, nous faisons une brève escale au siège d’une radio privée qui s’est vu interdire, comme tous les médias indépendants du pays, la couverture de l’élection présidentielle. Comme pour narguer le régime RPT, la station diffuse en boucle la désormais célèbre interview de Esso Boko, l’ex-ministre de l’Intérieur du Togo qui avait démissionné deux jours avant le scrutin pour ne pas être acteur et/ou complice de la mascarade électorale en préparation.
Notre périple nous conduit successivement dans la préfecture des lacs puis la préfecture de Vo. Là, hasard et ironie de l’histoire, dans un village qui gagnerait à être connu 2, nous assistons en direct à un cas de fraude : avec la complicité du président du bureau de vote (un affidé du RPT, parti de la dictature), un jeune Béninois a pu voter. Une fois le forfait commis, il s’est mêlé à la foule, attendant tranquillement l’heure du dépouillement. La manigance est découverte grâce à la perspicacité des délégués de la LTDH. Séance tenante un conciliabule s’engage avec quelques assesseurs, le président du bureau de vote et notre délégation. Le tricheur est remis aux forces de l’ordre. Les policiers l’embarquent bruyamment... et le libèrent à quelques kilomètres du village, loin de la foule en courroux. Quant au président du bureau de vote, il a poursuivi en toute quiétude sa mission jusqu’à la clôture de l’urne, malgré la réprobation des électeurs informés de sa manigance...
À la suite de cet « incident », nous visiterons sans anicroche 12 bureaux de vote. En plus de nos échanges très ouverts et toujours positifs avec les assesseurs des bureaux, des interlocuteurs jeunes et des moins jeunes, informés des objectifs de notre mission, ont tenu par endroits à nous décrire avec force détails le calvaire de leurs existences de victimes de la dictature. Tel ce haut fonctionnaire contraint d’être aujourd’hui boucher dans une bourgade du Sud du pays pour avoir osé dénoncé les magouilles d’un haut placé du régime alors qu’il était en poste dans une ambassade d’un pays européen. « Ils se comptent par milliers les gens comme moi que la dictature de Eyadema a brisés. Aujourd’hui, nous sommes sortis massivement pour chasser ces brigands de manière pacifique, c’est à dire par les urnes... » En écho à son témoignage, une dame nous explique comment, alors qu’elle était promise à une belle carrière, elle s’est retrouvée du jour au lendemain vendeuse de beignets pour avoir refusé le droit de cuissage qu’exigeait le directeur d’un cabinet ministériel qui continue aujourd’hui encore à faire la pluie et le beau temps à Lomé...
Retour à Lomé vers 17h : les premiers signes du hold-up électoral apparaissent. Alors qu’il avait crédité son téléphone portable en prévision des nombreuses communications téléphoniques de cette historique journée, un de nos compagnons de route constate qu’il n’a plus d’unités après seulement deux appels de quelques minutes. C’est la première alerte ! À l’approche de Lomé, aucun des trois téléphones portables de notre équipée n’a le réseau. Curieusement, c’est juste après que le vice-président de la LTDH a reçu un appel du président de la Jeunesse du RPT se plaignant d’actes de violence à l’encontre de jeunes de son mouvement dans un centre de vote à Lomé, que la communication téléphonique s’est brutalement coupée. Plus tard, nous apprendrons que cette rupture de communication était générale et coupait le Togo du Monde. C’est à cet instant que nous avons commencé à redouter le pire...
Dès notre arrivée à Lomé, nous sommes sollicités dans une dizaine bureaux de vote pour constater des irrégularités. On nous signale des bagarres, des tentatives de fraude démasquées, un président de bureau de vote (de la mouvance RPT) s’est enfui avec la clé de l’urne au constat de la victoire écrasante du candidat de l’opposition, on nous montre une maison appartenant à une belle mère de la famille Gnassingbé ayant servi de bureau de vote. Elle est protégée par des bérets rouges (la garde prétorienne du régime) pour contrer l’avancée des électeurs en colère. Sous nos yeux, les militaires bouclent le quartier Bè en tirant à balles réelles. Les premières victimes de la mascarade électorale de Faure Gnassingbé tombent.
De retour d’un bureau de vote, en route vers le siège de la LTDH, nous mettons la radio et écoutons en direct un morceau de propagande d’un rare cynisme. Le pire est qu’il est servi par un média occidental : « les militaires ont dû ouvrir le feu pour se protéger contre la menace d’une horde de jeunes excités du quartier de Bè qui empêchaient l’accès aux urnes. » Consternation et indignation dans la voiture à l’écoute de ce mensonge grotesque. Nous venions juste de quitter le bureau de vote dont il était question dans le reportage. Le prétendu journaliste de ce média international venait de raconter exactement le contraire de ce que nous avions constaté, une heure à peine auparavant !
Arrivée au siège de la LTDH : les tirs viennent de cesser. Dans un bureau de vote proche, une fusillade a éclaté face au refus des électeurs qui empêchaient des militaires d’emporter l’urne. Alerté, le président de la LTDH arrive sur les lieux et ramène de toute urgence à l’hôpital un jeune d’une douzaine d’années qui a reçu des éclats de balles dans la jambe.
Et puis arrive l’heure de vérité : les centaines de résultats parvenus, avant la rupture des communications téléphoniques, indiquent une écrasante victoire de Bob Akitani, le candidat de l’opposition. Personnellement j’ai pu constater cette tendance dans quatre bureaux de vote de deux centres différents, à Lomé, entre 19h et 20h, en présence d’observateurs indépendants. À notre arrivée dans ces bureaux, interpellés par les dizaines d’électeurs qui s’inquiétaient de savoir si nous étions des envoyés de la CEDEAO, nous avons dû montrer patte blanche. Ils nous ont ovationné de longues minutes et ouvert une « haie d’honneur » pour accéder aux urnes quand ils ont appris que nous étions une équipe d’observateurs ayant la caution de la LTDH et de l’UIDH.
Mais au même moment, les informations sur les éléments du complot électoral continuaient de parvenir au siège de la LTDH, malgré le black-out communicationnel orchestré par les mauvais perdants de la clique de Faure Gnassingbé.
Et puis brusquement plus rien... le téléphone fixe et Internet sont coupés...
Ça tire à nouveau au quartier Bè. Un militant de la LDTH venant du Nord du pays (réputé favorable au régime) arrive à passer entre les mailles du filet et confirme la nouvelle tant redoutée : craignant un vote massif en faveur du candidat de l’opposition, les militants du parti de Faure (le RPT), après avoir chassé des bureaux de vote les délégués de l’opposition et les observateurs indépendants, ont bourré les urnes...

Le scandale de l’indignité continue...
Un état d’urgence qui ne dit pas son nom est mis en place en un temps record par les forces de l’ordre dictatorial. Le terrorisme d’État se met en branle : les bérets rouges et les milices se déploient : tirs à balles réelles, pillages, viols, saccages d’urnes. À Lomé, je constate le début de l’exode dans la nuit du 24 avril, alors que je venais de quitter un journaliste ami de Survie. En rejoignant le domicile de mon hôte vers 21h, Lomé est déjà une ville déserte, truffée de barrages. J’apprendrai le lendemain qu’un couvre-feu avait été décrété dès 18 heures Par qui ? et comment ? Mystère et boule de gomme !
Deux jours plus tard, alors que le pays est transformé en une vaste prison, la CENI aux ordres annonce la prétendue victoire de Faure.
Les forces de destruction massive du potentiel démocratique togolais intensifient leurs actions : les militaires s’acharnent singulièrement sur les jeunes du quartier Bè. L’essentiel du dispositif de centralisation des résultats électoraux patiemment élaboré par les acteurs de la société civile est sapé. Dans ce contexte, les appels venant de Paris et de Berlin vont permettre de lever quelque peu la chape de plomb. L’enjeu d’une mission d’ONG européennes au Togo le jour même du scrutin prend du coup un relief particulier ! Grâce à ces contacts que nous pouvions établir avec l’extérieur (notamment la France et l’Allemagne), ou plus exactement grâce à la possibilité que nous avions de pouvoir recevoir de l’extérieur des appels sur des téléphones hors de la capacité de nuisance de la dictature togolaise, notre présence, aux côtés des démocrates togolais en ces instants là, fut décisive.
Ces appels, en plus d’autres initiatives prises dans le feu de l’action, ont empêché que le Togo ne soit complètement coupé du monde comme l’ont voulu les cerveaux cyniques du RPT qui avaient conçu ce plan diabolique. Ainsi, c’est par le téléphone que les prises de position des démocrates togolais dénonçant la mascarade électorale et la répression barbare qui l’a suivie ont été communiquées à nos camarades à Paris et à Berlin qui, à leur tour, les ont relayés par Internet dans le monde entier. Nous vécûmes cet instant comme une belle parcelle de victoire contre la dictature. C’est le lieu de saluer tous les infatigables militants (dont la déléguée du président et le coordinateur des activités militantes de Survie) qui ont dû passer des heures de téléphone pour recueillir l’information vraie à la source.

Mes journées des 25 et 26 avril ont été largement occupées par ces nombreux contacts téléphoniques. En raison du contexte tendu (les tirs incessants et les parades provocatrices des milices du régime dans tout Lomé), les nombreux rendez-vous prévus au cours de ces deux journées n’ont pu se tenir. La consigne de mes amis était claire : réduire au maximum les visites et les déplacements d’un quartier à un autre. C’est dans cette phase troublée de mon séjour que nous avons pu réunir l’ensemble des membres de la délégation d’ONG françaises et allemandes, pour faire ensemble un bilan de nos observations du scrutin du 24 avril et rédiger une déclaration commune transmise par téléphone à nos amis du monde libre. Nous avons terminé cet unique moment de retrouvailles de la délégation autour d’un pot, sous l’œil vigilant de deux agents de renseignement généraux togolais qui ont brillé par leur indiscrétion.
Durant ces deux journées des 25 et 26 avril, j’ai beaucoup échangé avec les membres de la Commission Justice et Paix qui m’ont étonné par leur courage, leur ténacité, leur travail remarquable en dépit de la modicité des moyens matériels dont ils disposent.
Vers la fin de mon séjour au Togo, un fait inédit et lourd de dangers est apparu dans le paysage socio-politique togolais : j’ai entendu, au fil de mes conversations, des jeunes gens et surtout des jeunes filles et des dames réclamer des armes pour en découdre avec Faure, Chirac et la CEDEAO.
Au moment de quitter le Togo, comme beaucoup d’autres témoins du hold-up électoral, j’ai été travaillé par la même lancinante question : après la Sierra Léone, le Liberia et la Côte d’Ivoire, le Togo bascule-t-il à son tour dans le chaos politique et social ?

Témoigner pour un Togo nouveau
« Nous comptons beaucoup sur vous pour raconter au monde comment vous avez vu notre victoire volée ! » m’ont crié en chœur les membres de la Commission Justice et Paix quand nous avions écouté avec stupeur et une sourde colère la présidente de la CENI togolaise déclarer, sans sourciller, la « victoire » de Faure Gnassingbé » et appeler, « dans l’intérêt de la nation togolaise », tous les protagonistes du scrutin à accepter le « verdict des urnes ».

Mercredi 27 avril : En foulant le sol burkinabé où je faisais escale pour animer une Conférence de presse préparée par l’UIDH, j’avais une pleine conscience de la deuxième partie de ma mission : témoigner pour contribuer à transformer l’indignation en force de changement en faveur du peuple togolais...
Dans cette optique, ma première prise de parole publique revêtait un double symbole. Premier symbole : commencer la dénonciation de la mascarade électorale togolaise au cœur du dispositif africain du système mafieux de la Françafrique. Chacun sait en effet la place et le rôle que joue le régime burkinabé dans la gestion du pré carré françafricain. Deuxièmement : le choix du lieu de la Conférence de presse et l’importance politique du partenaire.
L’Union interafricaine des droits de l’Homme a pleinement appuyé cette initiative de Survie. Elle s’est engagée à relayer l’Appel contre la mascarade électorale au Togo dans son Réseau continental comprenant une soixante d’organisations. C’est là un pas important qui est franchi dans le renforcement des passerelles entre les militants de l’Hexagone et d’Afrique engagés dans le combat commun pour mettre fin au règne criminel de la Françafrique.

Samedi 28 avril : Retour dans l’Hexagone agité par le débat sur le traité constitutionnel de l’Europe. Le Togo est loin de l’Europe... Chirac peut tranquillement dire aux jeunes français « n’ayez pas peur de l’Europe », alors qu’au même moment il cautionne et actionne un système qui tue les légitimes aspirations des jeunes Africains, sème la misère et la désolation à l’échelle du continent. De retour du Togo, je m’associe aux démocrates togolais pour dire à Chirac : « N’ayez pas peur de l’Afrique qui veut le changement, n’ayez pas peur des jeunes Togolais qui aspirent légitiment au changement en vue de leur épanouissement. Pour l’honneur de la patrie des droits de l’homme qu’incarne votre fonction, arrêtez de légitimer et de soutenir en Afrique ceux qui volent, violent et tuent leurs peuples aux mains nues. Il faudra désormais respecter le choix des peuples africains qui se battent pour leur droit le plus élémentaire : prendre en mains et assumer leur destin ! »
Le Togo nouveau existe je l’ai rencontré !...

[1La délégation composée de sept personnes représentait les ONG françaises et allemandes suivantes : Survie, Fédération française des clubs UNESCO, Comité de soutien au peuple togolais, ASA Hinwent, InfoTogo.de

[2Il s’agit de Keta Akoda, le village natal d’un militant franco-togolais de Survie qui n’a pas ménagé sa peine, à l’approche, pendant et après le scrutin du 24 avril 2005, pour alerter l’opinion internationale sur les fraudes massives orchestrées par la Françafrique dans son pays.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 137 - Juin 2005
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