Survie

Somalie : un cimetière à ciel ouvert

rédigé le 5 juin 2013 (mis en ligne le 12 juin 2013) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

La nouvelle n’a pas fait grand bruit, discrètement relayée par un court article sur lemonde.fr (2 mai). Et pourtant elle est dramatique : « environ 258 000 Somaliens sont morts de faim entre octobre 2010 et avril 2012 ».

133 000 enfants de moins de cinq ans sont morts du fait de la famine. Une hécatombe. Et l’article de préciser, citant le rapport de la FAO servant de source, que cela représente « 4,6 % de la population totale et 10 % des enfants de moins de cinq ans vivants dans le sud et le centre de la Somalie » (principalement les régions du Bas-Shabelle, de Mogasdiscio et de Bay).

Le chiffre est effrayant, effarant. D’autant plus qu’il faut, pour avoir une vision globale du désastre à l’œuvre, ajouter à ces morts de faim les victimes de la guerre contre les shebabs. Ainsi, comme le rapporte le site spécialisé « Lignes de défense », les soldats de l’Amisom, la force de l’Union Africaine devant rétablir un État de droit en Somalie, ont perdu pas moins de 3 000 hommes (principalement des ougandais et des burundais) depuis le début de leur intervention en 2007.

Un lourd tribut, qui laisse imaginer la violence des combats. Les auteurs du rapport de la FAO ont donc estimé une « mortalité de référence », qui comprend les victimes de la guerre, en plus des décès dûs à la famine. Le bilan s’élèverait à 290 000 décès présumés. Un taux qui est deux fois supérieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Un cimetière à ciel ouvert...

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