La commission mixte francomalgache sur les Iles Éparses, revendiquées par Madagascar depuis plus de quatre décennies, a commencé ses travaux le 15 novembre dernier. Acceptée par Macron pour éviter un recours de Madagascar devant une cour de justice internationale, elle doit en principe conclure soit à une cogestion soit à une restitution d’ici juin 2020. Pour l’instant, c’est mal parti, les deux délégations ne s’accordant que sur un point à l’issue de la première réunion, selon le communiqué final : « Les deux délégations ont acté l’existence, à ce stade, d’un différend sur la question de souveraineté » ( Jeune Afrique, 19/11). Rappelons qu’en préalable à ces discussions, Macron avait cru bon faire escale sur l’île de Grande Glorieuse, au large de Madagascar, le 23 octobre dernier pour y déclarer : « Ici, c’est la France, c’est notre fierté, notre richesse (...) Ce n’est pas une idée creuse. » « Pourtant si, dire "ceci est à moi", en dépit de la géographie, de l’histoire et du droit international, est bel et bien une "idée creuse", voire une provocation, comme cela est perçu par les Malgaches », commente l’avocat Philippe Disaine Rakotondramboa hova (Le Monde Afrique, 15/11). La question est en effet tranchée depuis la résolution de l’ONU du 12 décembre 1979, favorable à Madagascar, mais que la France ne respecte pas. Mais que vaut le droit international face à une zone économique exclusive de 640 400 kilomètres carrés présumée riche en hydrocarbures (cf. Billets n°215, été 2012)...