Dans ses déclarations successives sur la situation au Congo [1], le président François Hollande condamne la violence mais reste dans une ambiguïté dangereuse en renvoyant à des consultations électorales transparentes et incontestables, un vœu pieu dans ce pays, sans condamner ce référendum sur une réforme constitutionnelle qui n’a rien de « consensuelle » [2] ou même demander son report comme l’ont fait les Etats-Unis.
Pour Thomas Noirot, de l’association Survie, « L’Elysée tourne autour du pot en rappelant une prétendue position de principe, au moment même où des forces de sécurité bénéficiant d’une coopération avec la France répriment les manifestations. Comme il l’avait fait à la fin du putsch au Burkina Faso, François Hollande devrait au minimum suspendre la coopération militaire française avec le Congo. » [3]
[1] Suite aux déclarations publiques de François Hollande mercredi 21 octobre, l’Elysée a publié un communiqué le jeudi 22 octobre sur la situation en République du Congo.
[2] Le 7 juillet, suite à la réception de Sassou Nguesso, l’Elysée avait évoqué dans un communiqué l’attachement de François Hollande à ce que « les réformes constitutionnelles soient fondées sur un consensus ». Les mobilisations de ces dernières semaines ont prouvé que ce n’est pas le cas du référendum prévu ce 25 octobre.
[3] Sur la suspension de la coopération avec le Burkina Faso annoncée le mois dernier, voir le communiqué de l’Elysée du 22 septembre 2014