La Plateforme Dette & Développement [1] dénonce les attaques à l’encontre de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI), la plus grande coalition ivoirienne de syndicats, d’ONG, d’organisations professionnelles, confessionnelles, de défense des droits de l’homme, qui est l’objet depuis plusieurs semaines d’attaques et d’intimidations visant à l’empêcher d’exercer son rôle de contrepouvoir indépendant.
Ces derniers jours, les comptes bancaires de la CSCI, domiciliés dans les banques ECOBANK et BIAO-CI, ont été bloqués sans explication. Sommées par un huissier mandaté par la CSCI d’expliquer ces mesures, les banques n’ont fourni aucune pièce justificative et ont maintenu le gel des comptes.
Le 8 avril dernier, des individus dont certains étaient armés, avaient pris possession du siège de la CSCI dans le quartier de Cocody à Abidjan ainsi que du matériel informatique et des dossiers qu’il contenait. Depuis, ces individus occupent les locaux par la force avec l’appui de policiers. La CSCI est empêchée d’y accéder et de récupérer son matériel.
Pour mettre un terme à ces abus, la CSCI a recouru aux autorités policières, judiciaires et politiques. Ces recours n’ont donné aucun résultat. Certains membres des autorités ivoiriennes soutiennent ces attaques activement (soutien à l’occupation du siège) ou passivement (absence de réponse aux recours exercés par la CSCI).
Aujourd’hui, la CSCI, privée de ses locaux, de ses équipements et de ressources financières, continue de travailler grâce à la solidarité déployée par ses membres. Elle a notamment organisé un atelier de travail sur le Contrat de Désendettement et de Développement (C2D ivoirien). Ses membres y ont défini collectivement la place que doit prendre la société civile dans ce processus afin que les fonds colossaux de ce contrat franco-ivoirien (2,9 milliards d’euros) permettent le financement dans la transparence de politiques publiques efficaces, pour le développement de la Côte d’Ivoire et le renforcement de l’état de droit. Malgré les attaques, la CSCI a également, conduit une mission d’observation indépendante des élections régionales et municipales du 21 avril dernier et publié un rapport d’observation.
« La CSCI, observateur de la vie politique et institutionnelle depuis plusieurs années, contre-pouvoir indépendant, a un rôle décisif dans la démocratisation de la Côte d’Ivoire. Regroupant plus de 100 organisations issues de toutes les familles d’acteurs de la société civile, elle est le porte-voix des populations. A ce titre les attaques et les menaces dirigées contre ses dirigeants et ses membres, avec le soutien des membres des autorités ivoiriennes, constituent une violation grave des libertés d’association, d’opinion et d’expression. Ces attaques surviennent alors même que la CSCI se prononce sur des enjeux particulièrement importants pour le futur du pays, tels que les élections, le C2d ou le gouvernement par ordonnance », affirment les membres de la Plateforme Française Dette et Développement.
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