Question d’honneur
L’ambassadeur de France à Djibouti, Jean-Paul Angelier, distribue des médailles.
Pourquoi ?
Pourquoi la France a-t-elle décerné [1] les insignes de commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur au général Zakaria Cheick Ibrahim, chef d’Etat major de la Défense djiboutienne ?
Outre le général Zakaria, deux officiers de haut rang des forces armées djiboutiennes, le colonel Youssouf Kayad Guelleh et le colonel Hassan Ali Kamil, ont été décorés des médailles de l’ordre de la Légion d’honneur au grade de chevalier. Pourquoi ?
– alors que le Général Zakaria commande aux exactions d’un régime, présidé par Ismaël Omar Guelleh, renommé pour son mépris des droits humains.
– alors que Djibouti a suspendu sa coopération judiciaire avec la France dans l’affaire de l’assassinat du juge Borrel, et que des dizaines de personnalités ont lancé un appel réclamant la vérité la concernant.
– alors que le procès en diffamation intenté par le général Zakaria au président de l’Association pour le respect des droits de l’Homme à Djibouti (ARDHD), Jean-Loup Schaal [2], est en attente de jugement (le 22 novembre).
Les médaillés pouvant se féliciter d’une honorable conduite doivent avoir envie de renvoyer leur rosette à ceux qui les mélangent avec d’insupportables fréquentations. La coutume de décerner la Légion d’honneur à des personnes peu recommandables est de nature à jeter le discrédit sur cette haute distinction nationale.
[1] Le dimanche 30 octobre à la résidence de l’ambassadeur de France à Djibouti
[2] Le site de l’ARDHD (www.ardhd.org) ne ménage guère le régime Guelleh, dont il pointe l’ordinaire fait d’assassinats, de tortures, de viols, de corruption, d’exécutions sommaires - ni « l’un de ses premiers exécutants militaires »