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Arrestation d’un militant des droits de l’Homme au Tchad : Survie demande à la France de réagir

Publié le 22 mars 2016 - Survie

L’assocation Survie a appris l’arrestation ce 21 mars 2016 de Mahamat Nour Ahmed Ibedou, le secrétaire général de la Convention Tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH) et porte parole du mouvement "ça Suffit", plateforme de la société civile qui conteste la candidature d’Idriss Déby. Cette arrestation est intervenue justement à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation, alors que s’ouvre la campagne électorale pour l’élection présidentielle prévue le 10 avril.

Il y a quelques jours, d’autres leaders de la société civile subissaient des intimidations de la part du régime à l’exemple de Céline Narmadji, du collectif Trop c’est trop et de Nadjo Kaina, porte parole du mouvement Iyina.

Face au mouvement de contestation croissante des Tchadiens, les atteintes à la liberté de manifester et d’expression sont nombreuses et la répression à l’encontre des populations, sanglante - elle a fait plus de 30 morts lors de manifestations depuis 18 mois. Malgré cela, la France maintient son soutien indéfectible à Déby, en particulier sa coopération militaire et sécuritaire - ce qui l’implique au moins indirectement dans ces exactions, 14 coopérants militaires français opérant actuellement sous uniforme tchadien en qualité de conseillers des responsables des armées, directions et services du ministère tchadien de la défense [1].

A quelques jours d’un scrutin présidentiel particulièrement inquiétant, Survie demande aux autorités françaises de condamner l’arrestation de M. Ibedou et la répression en cours à l’encontre des militants tchadiens, et de suspendre immédiatement leur coopération militaire et sécuritaire avec le régime d’Idriss Déby [2].

[11Voir le compte-rendu daté du 10 février 2014 de la visite au Tchad d’une délégation de la commission Défense du 15 au 19 décembre 2013

[2Une interpellation des députés a ainsi été initiée début mars, suite à une lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault fin février

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