Survie

Le (néo)colonialisme ne recule pas ... nous non plus !

Appel à soutien

Publié le 28 novembre 2025 - Survie

L’association Survie ne reçoit aucune subvention publique, choix politique qui permet de garder une totale indépendance sur nos actions et nos propos. Vos dons et adhésions sont notre principale source de revenus. D’où l’appel à soutien que nous lançons en cette fin d’année, alors que notre situation financière n’est pas au mieux. Pour que vivent Survie et notre combat contre l’impérialisme français, nous avons besoin de vous !

Cette année encore, l’État français a montré sa volonté de ne rien lâcher de ses volontés coloniales, au mépris des peuples qui continuent à lutter pour l’indépendance et la dignité.

En Kanaky-Nouvelle-Calédonie tout particulièrement, la stratégie française s’est résumée depuis les révoltes de 2024 à celle du bâton (répression meurtrière, déportation de prisonniers politiques et de droit commun kanak en « métropole »…) et de la carotte, avec un pseudo-accord de Bougival en réalité rejeté en masse par les Front de libération nationale kanak et socialiste « en raison de son incompatibilité avec les fondements et acquis de notre lutte ». Et pour cause : le texte prévoit (entre autres) la création d’un État calédonien, mais inscrit dans le cadre de la République française – un statut qui n’aurait rien à envier au protectorat français au Maroc de 1912 à 1956.

Dans l’océan Indien, c’est Mayotte qui continue de trinquer. Alors que les conditions de vie de la population locale continuent à se dégrader, notamment depuis le passage du cyclone Chido l’hiver dernier, la droite et l’extrême-droite tapent toujours plus dur, dans les paroles et dans les actes, sur les Comorien·ne·s non mahorais·e·s, avec le soutien tacite du gouvernement français. Dernier coup de massue en date : le détricotage du droit du sol par une loi adoptée en avril dernier, dans la plus pure lignée du droit d’exception colonial né au XVIIe siècle avec le Code noir – un texte par ailleurs seulement abrogé cette année.

Côté militaire, malgré des reculs en 2024, la France continue de s’accrocher à ses deux bases militaires à Djibouti et au Gabon. De plus, la progression des groupes djihadistes vers le Golfe de Guinée et la « stratégie de l’Indo-pacifique » continuent d’être invoquées pour justifier le maintien d’une coopération militaire et policière sur le continent africain, certes plus discrète… mais toujours aussi complice de répression meurtrière et des pires violations des droits humains. L’exfiltration par avion militaire français du président malgache contesté Rajoelina, le soutien de la diplomatie française au coup d’État constitutionnel au Togo et aux mascarades électorales en Côte d’Ivoire et au Cameroun, matérialisent la volonté de préserver les intérêts français au détriment des droits des peuples à la vie et à l’auto-détermination.

La fin de l’année 2024 a d’ailleurs marqué deux tristes anniversaires impliquant l’action meurtrière de l’armée française : les 80 ans du massacre de Thiaroye au Sénégal et les 20 ans du bombardement du camp militaire de Bouaké en Côte d’Ivoire qui a entraîné une succession d’événements parmi les plus dramatiques et les plus édifiants concernant la présence militaire française dans une de ses anciennes colonies africaines. A ce titre, nous continuons à demander avec plusieurs partenaires une commission d’enquête parlementaire - qui nous a toujours été refusée jusqu’ici !

La volonté impériale de l’État français est donc toujours vivace et plus que jamais Survie a besoin de votre soutien pour la combattre !

Face à toute la puissance de l’État colonial, Survie lutte avec des moyens financiers et humains limités et se trouve aujourd’hui dans une situation financière très compliquée. Pour continuer à proposer une analyse critique de la politique coloniale et néocoloniale de la France, pour continuer à mobiliser contre la Françafrique et l’impérialisme français sous toutes ses formes, nous avons urgemment besoin de votre soutien, aujourd’hui plus que jamais ! Il en va de la sauvegarde du travail d’analyse et du combat que nous portons depuis plus de quarante ans.

Depuis un an, grâce à vos dons et adhésions, Survie est restée mobilisée…

• En proposant une analyse de la politique coloniale et néocoloniale de la France, que nous publions :

  • dans notre revue mensuelle Billets d’Afrique, qui devient cet automne Décolonisons !
  • dans les livres de notre collection Dossiers noirs (en partenariat avec les éditions Lux), qui vient de fêter ses 30 ans. Le dernier en date, Opération Bangui, est sorti en avril dernier et révèle les recherches vaccinales secrètes contre le VIH qui ont été menées par l’Institut Pasteur de Bangui sur des soldats centrafricains.
  • dans des brochures à destination du grand public, comme la brochure « Racisme et néocolonialisme » qui rappelle l’imbrication du système (néo)colonial et du racisme structurel.
  • dans des rapports, comme « Que reste-t-il des intérêts économiques de la France en Afrique ? » à paraître prochainement qui est une analyse inédite des relations économiques entre la France et ses anciennes colonies en Afrique sub-saharienne.

• En agissant en justice, principalement dans des affaires liées aux projets délétères criminels de Total en Ouganda et en Tanzanie, au génocide des Tutsis du Rwanda et au monde de l’armement. Nous avons obtenu, cette année, plusieurs victoires judiciaires !

  • L’obligation pour la multinationale TotalEnergies de communiquer des documentsconsidérés comme des éléments de preuve essentiels dans l’action en justice lancée il y a deux ans pour obtenir réparation des violations des droits humains en Ouganda causées par les méga-projets pétroliers Tilenga et EACOP.
  • Au sein de la coalition Guerre à la guerre et dans le cadre de la lutte contre le génocide en cours à Gaza, nous avons mené plusieurs actions judiciaires contre le salon du Bourget pour son accueil à bras ouvert de stands israéliens qui seront finalement bâchés lors de l’édition de cette année grâce aux mobilisations et à la pression populaire.

• En médiatisant à l’échelle locale et nationale nos analyses et actions et celles de nos partenaires, par le biais de campagnes (Rwanda, armée française, intérêts économiques…), de tournées nationales (documentaire Terre et dignité sur l’extractivisme et l’accaparement des terres en Afrique du Nord), de communication sur les réseaux sociaux.

• En élargissant notre analyse en lien avec d’autres situations coloniales, dans le cadre par exemple du dossier en ligne « Du Rwanda à Gaza, la France complice de génocides », ou à l’occasion de notre soutien à la « Marche pour la liberté » qui, ce printemps, a parcouru France et Espagne pour réclamer la libération des prisonniers politiques sahraouis et faire connaître leur lutte.

Dans les mois à venir, en plus de ces actions, nous comptons également :

• Poursuivre la lutte contre le négationnisme et la banalisation des génocides en obtenant la condamnation en appel de Charles Onana pour contestation de crime contre l’humanité.

• Poursuivre notre soutien aux peuples en lutte pour leur indépendance comme en Kanaky Nouvelle Calédonie, mais aussi dénoncer avec plus de force la situation coloniale d’autres "confettis de l’Empire".

• Poursuivre notre travail contre les ingérences militaires et économiques avec notre campagne qui se poursuit pour un retrait total et rapide de l’armée français et en lançant une campagne nationale autour du rapport « Que reste-t-il des intérêts économiques de la France en Afrique ? ».

• Poursuivre le travail nécessaire sur la crise actuelle en République démocratique du Congo, qui impose de reconnaître, comprendre et dénoncer les crimes odieux perpétués contre la population civile congolaise sans porter atteinte à la mémoire du génocide des Tutsis.

• Poursuivre notre lutte contre l’extrême-droite et les discours de haine, notamment dans un contexte d’élections municipales et d’instabilité politique où les débats risquent une fois de plus de donner la part belle au racisme le plus décomplexé.

Si vous pensez que le combat de Survie est essentiel, votre soutien à l’association l’est tout autant !

Aidez-nous à réaliser ces projets en faisant un don, en adhérant à l’association et/ou en vous abonnant à la revue Décolonisons !


Nous soutenir, mode d’emploi

Les dons sont déductibles à 66%. Si vous êtes imposable, en faisant un don avant la fin décembre, vous bénéficierez dès l’année prochaine d’une réduction d’impôts à hauteur de 66% du montant de votre don.

Moyens de paiement possibles :

Chèque à l’ordre de Survie, à envoyer avec nom, prénom et coordonnées à :
Association Survie, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris.

Virement bancaire :
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Une question ? N’hésitez pas à contacter directement Fatimata Ba, responsable administrative, au 09 53 14 49 74 ou par mail : fatimata.ba [at] survie.org

Merci d’avance pour votre aide qui, espérons-le, nous permettra d’aborder 2026 avec sérénité et toujours plus de détermination !