Survie

Pétition de soutien à la continuation de la Commission d’Enquête Citoyenne.

Publié le 18 octobre 2005

Cette campagne de pétition s’est déroulée durant l’année 2005-2006

Survie, AIRCRIGE (Association internationale de recherche sur les crimes contre l’humanité et les génocides) (www.aircrige.org) et l’Obsarm (Obersvatoire des transferts d’armements) (www.obsarm.org)

Pétition de soutien à la continuation d’une
« Commission d’enquête citoyenne » sur le rôle de la France durant le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994
.

7 avril 2004. L’humanité s’est souvenue que, dix ans plus tôt, commençait le génocide des Tutsi au Rwanda : au moins un million de civils de tous âges massacrés en 100 jours dans des conditions d’une horreur inouïe, pour le simple fait d’être né tutsi ou pour ne pas avoir voulu
collaborer au plan d’extermination.

La Commission d’enquête citoyenne a réuni des éléments tendant à démontrer la complicité active de la France dans ce génocide au Rwanda, au-delà de ce qu’elle imaginait. Ces éléments sont rappelés dans ses conclusions provisoires.

Pourtant, selon le président de la "Mission d’information parlementaire" qui s’est tenue en France en 1998, la France n’aurait « nullement [été] impliquée », elle n’aurait « en aucune manière incité, encouragé, aidé ou soutenu ceux qui ont orchestré le génocide ». Cette conclusion résumait parfaitement l’objectif détourné de la Mission, à savoir absoudre les responsables français d’une quelconque responsabilité. La France a continué
d’apporter, alors que l’exécution d’un génocide ne faisait plus aucun doute, un soutien diplomatique, militaire, financier et de propagande à l’appareil génocidaire. « L’Affaire classée » a donc été remise en chantier par la Commission d’enquête citoyenne.

Des témoignages de Rwandais, entendus ou visionnés par la Commission, accusent la France de faits de complicité précis : les soldats français traitaient les civils tutsi en ennemis lors des contrôles d’identité de 1991 à 1993, allant jusqu’à les remettre aux miliciens qui les
exécutaient aussitôt (avril 1991) ; lors de l’opération Turquoise, des militaires français auraient contribué aux massacres, d’autres auraient commis des crimes sur des réfugiés tutsi - viols, assassinats, abandon de victimes aux mains des miliciens.

La France n’a cessé d’armer les génocidaires, la Banque de France et la BNP ont alimenté leurs comptes pendant le génocide. Elle aurait ensuite alimenté le conflit congolais par la poursuite de cette politique de soutien aux génocidaires en fuite. La France mène depuis 1990 une
guerre secrète dans la région des Grands Lacs, avec des méthodes épouvantables. Sa propagande s’emploie à mettre le génocide entre parenthèses ou au mieux à le considérer comme un dommage collatéral d’une guerre dans laquelle elle aurait été « malheureusement » engagée.

Ces faits doivent être confirmés par des enquêtes de la justice française et internationale, d’autres Parlements concernés - européen, en tant que pays membre, congolais, rwandais - et de la presse).

Le génocide des Tutsi, comme tout génocide, est le fruit de beaucoup de mensonges. Les maintenir est un encouragement à la récidive.

Nous, citoyens français et d’autres pays, n’acceptons pas la criminalité et l’impunité de l’appareil d’État français.

Nous soutenons donc la continuation du travail de la Commission d’enquête citoyenne afin que justice soit rendue à l’encontre de tous les responsables français impliqués dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.


Soutien financier :

 Une brochure, présentant le génocide, ses origines et les implications françaises, est en vente à Survie au prix-soutien de 2.50 euros. Vous pouvez la commander au siège de l’association au 01 44 61 03 25 ou envoyer un mail à contact(a)survie.org

 L’organisation de cette Commission nécessitant la mise en œuvre de moyens importants, vous pouvez adresser vos dons à l’ordre de Survie en précisant : pour la Commission d’enquête-Rwanda.

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